 Jean Hegland
Jean Hegland
Le temps d’après
@Gallmeister, 2025
Ce roman fait suite à « Dans la Forêt », et l’on retrouve Eva et Nell, ainsi que leur fils Burl, qui, d’ailleurs, devient le narrateur. Dans cette ustopie (à mi-chemin entre utopie et dystopie), les trois personnages principaux vivent dans le cocon doré de la forêt en conscience qu’au-delà, le monde est dangereux, et que l’effondrement de l’humanité est consommé. Pour survivre, et même pour vivre tout à fait bien, voire mieux que dans ce monde d’avant que Burl n’a jamais connu, et qu’il ne connaît qu’au travers des histoires que lui racontent ses deux mères, les personnages s’appuient sur des attributs de connexion et sur des routines de connexion sorties tout droit de l’approche des 8 Shields. Marche du renard, oeil de la chouette, partage d’histoires, chants, lien au feu (le kit feu est même mentionné), chasse à l’arc, tannage, récolte des plantes comestibles ou médicinales, langage des oiseaux, lien aux ainés (qui manquent tant), musique et danse… A se demander si l’autrice n’a pas suivi une profonde formation aux 8 Shields elle-même ! C’est assez troublant.
En tout cas, le roman démontre, si c’était encore nécessaire, que l’intégration d’une connexion aussi profonde avec la forêt est non seulement un gage de survie, mais avant tout la garantie d’une vie bonne, au sens du « Buen Vivir » pensé par les pays du sud qui veulent une alternative au modèle capitaliste et à la mondialisation.
Pour aller plus loin
L'approche des 8 Shields
Une approche de connexion profonde inspirée des peuples racines
L'animisme au secours de la politique
Une réflexion plus poussée sur comment l’animisme peut venir au secours de la politique, et à travers elle, de la survie de notre espèce, tout simplement !
