Toucher son âme

Parker Palmer, écrivain et pédagogue, a passé sa vie à étudier les conditions qui nous permettent de chercher et de réussir à être entièrement nous-mêmes au milieu des autres. La forêt réunit parfaitement ces conditions, au-delà de la métaphore développée dans l’extrait qui suit:

Quel est le genre d’espace qui nous donne la meilleure chance d’entendre la vérité de notre âme et de nous y conformer ? (…)

 

Ma réponse vient de la seule métaphore à ma connaissance qui reflète la nature de l’âme tout en respectant son mystère : l’âme est un animal sauvage.

 

Comme lui, elle est solide, résiliente, futée, pleine de ressources et autonome : elle sait comment survivre dans des lieux hostiles.

 

Nous sommes nombreux à découvrir ces qualités dans les moments les plus sombres de notre vie, quand les facultés sur lesquelles nous comptons habituellement nous font totalement défaut, quand l’intellect ne sert plus à rien, quand les émotions sont mortes, la volonté impuissante et le moi en morceaux.

 

Mais parfois, au plus épais des forêts de notre vie intérieure, nous percevons la présence de quelque-chose qui sait rester en vie et qui nous aide à avancer.

 

Ce “quelque-chose”, je suggère que c’est notre âme, résistante et tenace.

 

Toutefois, si solide qu’elle soit, l’âme est également farouche. Comme un animal sauvage, elle recherche la sécurité du couvert des sous-bois, surtout quand il y a du monde autour.

 

Si nous voulons voir un animal sauvage, nous savons que la dernière chose à faire est d’entrer en force dans le bois en criant pour qu’il en sorte.

 

Mais si nous entrons sans bruit, si nous attendons patiemment, assis au pied d’un arbre, si nous respirons au rythme de la terre et si nous nous fondons dans le décor, la créature sauvage que nous désirons voir fera peut-être une apparition. (…)

 

Malheureusement, dans notre culture, une communauté [NdELA : une entreprise dans le paradigme orange par exemple] se résume souvent à une troupe qui entre en force dans les bois, effrayant l’âme et la faisant fuir. (…)

 

Ces conditions, ce qui peut émerger, c’est l’intellect, les émotions, la volonté, le moi, mais pas l’âme que nous avons fait fuir, avec tout ce qu’elle inspire, les relations respectueuses, la bonne volonté et l’espoir.

 

Source : Reinventing Organizations, Frédéric Laloux

Une organisation qui souhaiterait [re]créer les conditions favorables à ce que l’âme de ses collaborateurs, et par là-même son âme propre, puissent pleinement s’exprimer, pourrait de temps en temps, par exemple, s’offrir des temps collectifs de contemplation en forêt. Entre les Arbres peut faciliter ces temps sur le plan logistique et sur le plan de l’animation.

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