L’aulne

Alnus

 

Adaptabilité et symbiose

 

L’aulne existe sous différentes espèces. L’aulne vert, l’aulne glutineux, l’aulne blanc et l’aulne rouge.

Il n’a que rarement la prestance des “grands” arbres. Mais il ce n’est pour briller qu’il est là. Il trouve sa place dans l’écosystème d’une autre manière. Il s’insère par l’échange et s’adapte facilement aux conditions, même les plus rudes (à part les milieux trop secs). Et au final, il a beau être modeste, il n’en demeure pas moins exceptionnel.

 

Le feu

Il coopère avec le feu, car c’est une famille d’espèce pyrophiles, c’est à dire que le feu éclate ses cônes et disperse ses graines, qui résistent aux flammes, autant que son bois, qui se trouve durci.

L’eau

Il coopère avec les rivières : la rivière apporte une alimentation constante en eau et l’aulne retient les berges avec ses puissantes racines ! De plus, il offre les substances tanniques et humiques de ses racines aux loutres et aux truites en échange de leurs déjections fertilisantes. La rivière l’aide à disperser ses graines en aval. Il offre également ses graines au tarin des aulnes, un petit oiseau dont le bec s’adapte parfaitement à la recherche de ces graines, et qu’il disperse plus loin. Ces deux média ont nettement participé à sa colonisation de la terre dans de très nombreux écosystèmes et ce depuis très longtemps (c’est un des premiers végétaux à avoir colonisé la terre).

L’air et la terre

Il échange avec l’air, le sol et un actynomycète. Ce micro-organisme à moitié champignon à moitié bactérie, qu’il abrite dans ses racines lui permet de fixer l’azote de l’air dans des nodosités. Cet azote est ensuite transféré au sol lorsqu’il meurt.

Les humains

Il a aussi su se faire bien voir des humains, à qui il offre des haies généreuses pour abriter du vent ses cultures et offrir un logement aux auxilliaires. Son bois est imputrécible (Venise est bâtie sur des piliers d’aulne et de chêne), facile à travailler, d’une couleur chaude généreuse (rouge orangée), qui en fait un bois précieux qui peut remplacer le merisier.

Il a su se faire bien voir, mais pas toujours. Cette couleur spécifique, proche de celle du sang, lui a d’ailleurs valu en d’autres temps une bien mauvaise réputation, non justifiée : il était associé aux sorcières, et c’est d’ailleurs en brindilles d’aulnes que leurs balais sont confectionnés. Goethe évoque cet arbre dans “Le roi des aulnes” en lien avec le fait que dans les mythologies nordiques, l’aulne est un arbre funeste qui pleure des larmes de sang.

Il nous offre ses propriétés médicinales sous la forme de ses feuilles : fébrifuges, cicatrisantes, soin des rhumatismes et de la gingivite.

“Je te vois”

Alors avec tout cela, nous vous suggérons, la prochaine fois que vous passez devant des aulnes, cette fois, prenez-le temps de les “voir” pour ce qu’ils sont. Ce ne sont pas des arbustes sans intérêt de zones marécageuses hostiles ou insipides. Ce sont des magiciens qui peuvent nous inspirer bien des comportements coopératifs, dans un contexte où seuls ces comportements vont nous garantir notre future adaptations aux changements à venir. La prochaine fois, arrêtez-vous et dites leur, comme dans Avatar “Je te vois”. Et écoutez dans votre coeur leur réponse.

Sources

L’énergie des arbres – Plantes et Santé, hors série 2017

Les arbres, guide vert solar

http://www.lesarbres.fr/sequoia.html

Arbres et paysages 32  – https://www.ap32.fr/page10_aulne.html

L’aulne
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