Le frêne

Fraxinus excelsior

 

Audace, vigueur, alignement, élévation

 

Une star dans les légendes

Les qualités du frêne sont si innombrables que les légendes lui accordent une place de choix.

La première est sans aucun doute possible celle que lui donnent les légendes scandinaves, avec l’arbre “axe du monde”, Yggdrasil, qui vient d’ailleurs de donner son nom à la nouvelle revue sur l’effondrement et l’émergence du Monde de demain. Il symbolise l’arbre de la verticalité, de l’élévation spirituelle, de la quête de lumière depuis les profondeurs de la terre. En effet, ses racines profondes permettent d’amener l’eau du fond de la terre jusqu’au ciel, via un houppier aéré, peu de branches, un fût haut et droit. tout est fait pour lui permettre une croissance rapide et puissante.

Pour le peuple de Grande Kabylie, c’est l’arbre des femmes, qui va leur permettre de faire venir à eux l’amour en faisant battre le coeur des hommes si elles y suspendent un talisman dans ses branches. Il peut même être associé à la virilité masculine, et pour cause, car les rejets issus d’une souche de frêne sont de fortes manifestation d’une puissance de vie qui s’érige avec vitesse et droiture.

Pour les Celtes, cet arbre représente ce qui s’élève toujours plus haut, en n’en faisant qu’à sa tête. Et pour cause, il peut dépasser 45 m de hauteur si le sol est assez gras et humide, par exemple au bord des rivières. Le frêne est un ami des rivières car il s’en alimente fortement tout en stabilisant leurs berges grâces à leurs longues racines. En cela, ils inspiraient les druides qui recouraient à lui pour soit faire tomber la pluie, soit conjurer les forces destructrices des inondations.

Les natifs de cet arbre de vie ont avant tout besoin d’avancer, quitte à mettre de côté certains besoins fondamentaux et désirs profonds, à part la liberté, l’indépendance et l’identité, qui ne sont elles, pour le coup, des valeurs non négociables. Lorsqu’ils sont au pinacle, les natifs du frêne révèlent une véritable grandeur et essayeront à leur tour de faire grandir les autres autour d’eux (leurs feuilles améliorent sensiblement l’activité biologique du sol des forêts). Les natifs du frêne ne croient pas en l’autorité et on ne fait appel à eux qu’après avoir testé et échoué dans d’autres solutions. Quelques hommes natifs du frêne dans le calendrier celtique: De Gaule, Kennedy, Kissinger et Churchill (qui a été sollicité par dépit, rappelons-nous). Rien que ça !

 

Des propriétés abondantes et généreuses

Le frêne est très vigoureux, et heureusement. Il repousse même après des tailles sauvages, ce qui arrivait souvent encore récemment lorsque les paysans faisaient paître leurs troupeaux. S’ils ne coupaient pas eux-mêmes les branches, le bétail s’en chargeait directement, car les animaux savaient que le frêne était bon pour leur santé. Ce bois sert aussi, de part ses propriétés physiques (dureté, souplesse, durabilité) pour les outils (pelles, pioches…) et servait aussi avant pour les lances et les flèches. Il sert encore parfois à faire des hélices d’avion, des crosses de hockey, des queues de billard, des agrès de gymnastique et a aussi beaucoup servi pour les premiers skis, les raquettes de tennis et finalement tous les objets qui ont besoin d’une bonne capacité d’absorption des chocs.

 

Il ne sort ses feuilles que tardivement (après les saints de glace car il est sensible au gel) et les perd assez tôt en saison. Ses feuilles, d’aspect composé comme le noyer ou l’acacia, comportent de nombreuses substances (sels minéraux, glucosides et vitamine C) très intéressantes pour la santé : rhumatismes, goutte, rachitisme. L’écorce aussi a des vertus: grâce à sa forte teneur en glucosides, acide malique et vitamine C2, elle permet de baisser la fièvre, lutter contre le scorbut et de cicatriser les plaies.

 

 

Un catalyseur de passage à l’acte

L’ensemble de ces qualités donnent au frêne une énergie à la fois compacte et tonique, qui inspire et permet le passage à l’acte lorsqu’un changement devient impérieux. Lorsque la citation “On ne change que lorsque ne pas changer est encore plus douloureux” devient trop criante. Il montre le chemin pour oser l’audace. Pour oser poser une action juste, celle qui résonne avec notre Appel intérieur. Le mental dirait que ce n’est pas raisonnable quand l’âme dirait simplement que c’est le moment opportun. Le passage à l’acte est souvent courageux, voire intrépide, et en lien avec l’innovation et la création. Est-ce un frêne qui a aidé le fondateur d’Entre les Arbres, votre serviteur, à se lancer ?

 

 

Sources

L’énergie des arbres – Plantes et Santé, hors série 2017

Histoires d’Arbres, des sciences aux contes – Philippe Domont, Edith Montelle

Calendrier Celtique – Michaël Vescoli

 

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