101 façons de se reconnecter à la nature

Frederika Van Ingen

101 façons de se reconnecter à la nature

Ce que nous apprennent les peuples racines et que confirme la science

@Les Arènes

Avec un titre pareil, l’aventure nous semblait plutôt mal engagée. Fort de nos préjugés, nous avions déjà condamné cet ouvrage avant même de l’avoir ouvert. Heureusement, votre serviteur s’est souvenu qu’il avait lui-même eu à lutter face à des éditeurs peu scrupuleux de dévoyer le développement complexe d’une pensée pour en faire un titre racolleur. Sachez entre parenthèses que vous avez failli subir un “Magique sylvothérapie” et qu’il a fallu batailler pour le titre final “Se sentir vivant par la sylvothérapie“, un peu moins racolleur.

Ici, tout y était : les “101 façons” à la mode “devenez septième dan de chamanisme en 10 leçons“, et surtout, surtout, ce mot si délétère de “nature“, mot que l’auteure elle-même réfute dans le coeur du texte en expliquant pourquoi (l’utiliser entretient encore le paradigme naturaliste de séparation entre Homo sapiens et le reste des vivants, cf. les travaux de l’anthropologue Descola, plus facilement accessibles chez le pisteur philosophe Morizot).

Dépassant nos préjugés, nous avons ouvert le livre, avec quand même la peur – affreusement prétentieuse et dure à assumer –  de déjà tout savoir sur ces questions (non mais rendez-vous compte !).

Et là, l’enchantement a opéré.

Non seulement le contenu n’avait rien de racolleur, mais en plus, il était tout à la fois bien écrit, fluide, bien construit, concret (de nombreuses pratiques nous ont rendus absolument “verts” de jalousie tant elles étaient puissantes et compactes), positif, éléguant… Et nous avons appris bien des choses. Par exemple que certains peuples Aborigènes n’ont pas de mots pour dire “gauche” ou “droite” tellement ils n’en ont jamais l’usage (pour dire “ton bras gauche“, ils disent “ton bras sud” si tu regardes vers l’ouest). Ou bien que d’autres ne connaissaient pas le mot “guerre” !

Mention spéciale également pour les vertus pédagogiques de ce livre, où Frederika Van Ingen décortique et explique certains concepts importants avec finesse et intelligence, notamment l’art du Mentorat (porté par l’école Wolf au Canada dont nous avions parlé début 2018 ici, cf l’Autre Connexion).

A chaque page, c’est une réelle joie de constater que la famille des passeurs entre le Monde ancien, l’Anthropocène et le Monde nouveau, le Symbiocène, s’agrandit. Et non seulement Frederika les rencontre, les comprends, les fait parler, mais elle en est, sans contestation possible. Elle a suffisamment appris pour sentir et incarner en profondeur ce qu’elle transcrit.

C’est sans doute l’ingrédient secret qui fait que la magie opère.

Extrait : une pratique inspirante, en lien avec l’art du Mentorat, et utilisable comme invitation de sylvothérapie

Réveillez votre curiosité

Lors de vos sorties en nature [aïe, le mot revient, fermez les yeux], choisissez un être vivant (animal végétal, champignon) ou un élément naturel.

  • Prenez le temps de vous poser 24 questions à son sujet. Par exemple: pourquoi vit-il ici ? Est-il commun ici ? Seul, entouré ? Quelle est sa saison privilégiée ? Quel âge a-t-il ? Etc…
  • Il s’agit uniquement de se poser les questions. Les réponses viendront ultérieurement… ou pas.

(Proposée par Pascale Laussel, association Dryade, [et toute première partenaire d’Entre les Arbres, dès janvier 2018])

L'animisme au secours de la politique

Une réflexion plus poussée sur comment l’animisme peut venir au secours de la politique, et à travers elle, de la survie de notre espèce, tout simplement !

101 façons de se reconnecter à la nature
Retour en haut