La facilitation territoriale est une approche disruptive de la manière de “faire territoire” ensemble, dans une intention de remise en circulation du vivant dans les système territoriaux, afin d’en augmenter la résilience face aux crises systémiques à venir.
Dans ce contexte, Entre les Arbres, a élaboré, au sein d’un collectif informel, les fondements de cette méthode. Nous les publions ici.
Les fondements de la facilitation territoriale
Dans le cadre d’un groupe de réflexion sur la facilitation territoriale, mené avec L’Inverse de la Fusée (Pascal Ferren) et Céline Montero, depuis 2018, 9 fondements ont été déterminés pour notre approche. Ils sont à voir comme des invariants, ou une charte, sur laquelle nous nous appuierons en permanence et sans concessions pour organiser nos prestations en réponse à vos problématiques.
Considérant que :
1
Un territoire est un espace limité (administrativement, arbitrairement, historiquement, morphologiquement, etc) composé par un ensemble de vivants et de milieux de vie valant pour eux-mêmes (et non par rapport à des intérêts extérieurs à eux-mêmes).
2
Par englobement ou contagion du tout par les parties, le territoire peut être compris comme une personne, une super-personne ou une méta-personne. Ou, dit autrement, le territoire possède, par composition des intérêts propres qui le constituent, un ou plusieurs intérêts qui lui sont propres.
3
Un territoire est une totalité organique dont l’existence, le fonctionnement et l’évolution ne peuvent être appréhendés par une décomposition cartésienne des parties qui le composent et qu’une approche systémique est mieux à même d’en saisir le sens et les intérêts.
4
Un système territorial organique est animé par une énergie, composition instable d’énergies vitales innombrables, qui lui est propre et qui change en permanence.
Alors :
5
La facilitation territoriale désigne une démarche d’accompagnement d’un processus d’émergence et de structuration d’un collectif de présents, humains et/ou non humains, attentifs aux intérêts propres du territoire. L’émergence et le fonctionnement juste de ce collectif constituent la totalité du résultat espéré par la facilitation territoriale.
6
La facilitation territoriale encourage à puiser les solutions aux situations problématiques au sein même des savoirs sensibles, intellectuels et pratiques des vivants en présence. Les agents de cette facilitation, n’ont pas de pré-conceptions figées des actions ou changements souhaitables, et s’attachent bien plutôt à la composition d’une dynamique autonome, qui se fixe ses propres lois, et résiliente, capable de vivre et de faire vivre des changements importants au territoire au nom des intérêts de ce territoire, des vivants et des milieux qui le composent.
7
La facilitation territoriale est une approche attentive à l’appréhension sensible de cette énergie, qui vise à en favoriser la circulation, via un accompagnement (facilitation) dédié.
8
La facilitation territoriale repose sur une conception large de la connaissance, intégrant les attachements affectifs, les connexions multiples entre les vivants et les milieux, les sensations ou les intuitions, autant que les savoirs scientifiquement constitués, ainsi que sur une confiance en l’intelligence collective, la capacité des collectifs à manifester une juste intelligence de la totalité organique du territoire.
9
La facilitation territoriale soutient, enfin, la pleine présence à soi des présents, le contournement des postures (professionnelles, personnelles, spécistes, etc), et la sincérité.
Céline Montero, Pascal Ferren (L’Inverse de la Fusée), Serge Mang-Joubert (Entre les Arbres)