Petit traité d’écologie sauvage

Alessandro Pignocchi

Petit traité d’écologie sauvage

@STEINKIS

Alessandro Pignocchi est à la fois bédéaste et anthropologue. Il offre dans toutes ses créations une décoiffante vision en miroir de notre société moderne occidentale à bout de souffle et en perte totale de sens ET une proposition radicalement décalée de ce que notre monde aurait pu être (ou serait) si nous redonnions toute sa place à l’animisme dans toutes les sphères de notre société, à commencer par la sphère politique.

Dans Petit traité d’écologie sauvage, on rencontre, entre autre, un anthropologue Jivaro venu étudié nos étranges moeurs de modernes au café de Bois Le Roi, en Région Parisienne. Il nous livre ses doutes, ses hypothèses, son regard, qui essaient de donner du sens à tout ce qu’il voit et qu’il ne comprend pas. Par ce jeu de miroirs inversés, le lecteur / la lectrice ne peut que se tordre de rire. Le décalage fonctionne à merveille. Et au passage, ce décalage nous remet une baffe sur l’absurdité de notre mode de vie totalement déconnecté du vivant le plus élémentaire.

On trouvera également des mésanges diaboliques qui font de gros dégats dans une centrale nucléaire, et surtout, surtout, des femmes et des hommes politiques (reconnaissables) convertis à l’animisme le plus poussé, et qui dirigent le monde en cohérence avec leur nouveau rapport au monde. Cela donne des situations absolument tordantes, où par exemple les chefs d’Etat du G20 font un cercle de parole dans la forêt pour décider comment échapper au plebiscite des peuples de continuer à avoir des états nation et des chefs d’état alors que ces hommes et ces femmes aspirent à la paix. Angela propose d’être encore plus nuls qu’avant, et se fait retoquer par “mais tu sais bien que ça ne marche pas, les peuples nous reconduisent même lorsque nous faisons n’importe quoi”. Au final, ils décident collectivement de faire une cérémonie chamanique afin de se réincarner tous ensemble en grues huppées.

Au-delà du côté grinçant et amusant, Pignocchi nous propose rien moins que d’imaginer comment serait notre société, nos dirigeant.e.s, nos concitoyen.ne.s, humain.e.s comme non-humain.e.s si nous assumions que, comme dit Bruno Latour, nous n’avons jamais été modernes, et si nous redonnions toute sa place, dans la politique, à l’animisme.

 

Et c’est toute la mission du Lichen (Laboratoire des Interdépendances concernant les Humains Et les Non-humains) que de faire en sorte, peu à peu, à l’échelle de son pouvoir d’action (qui est pour le moment très très modeste), le monde de Pignocchi devienne un peu plus une réalité.

 

Ci-dessous, pour vous faire une idée, voici un extrait du blog de Pignocchi, qu’il continue à alimenter au fur et à mesure de ses géniales inspirations décalées, et qui donne l’état d’esprit de Petit traité d’écologie sauvage (mais plus largement, nous recommandons toute son oeuvre) :

 

 

L'animisme au secours de la politique

Une réflexion plus poussée sur comment l’animisme peut venir au secours de la politique, et à travers elle, de la survie de notre espèce, tout simplement !

Petit traité d’écologie sauvage
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