Peur, COVID-19 et Amour

Le COVID-19 est une expression du vivant sous une nouvelle forme. Une forme que nous ne connaissions pas encore.

C’est une nouvelle manifestation de l’Alterité avec un sacrément grand A.

Comme une bête sauvage inquiétante, il réveille nos peurs ancestrales de ce que nous avons fini par nommer la « nature », c’est-à-dire tout ce qui n’est pas nous, tout ce qui est du genre « non-humain ». En oubliant que nous étions nous-mêmes une des émanations de cette même « nature ». La bête sauvage se tient juste devant nous. Elle génère dans notre système une sensation de danger. Cette sensation invite à se protéger. Elle nous invite à expérimenter deux types de peurs différentes.

La première est la peur qui vient du corps, du système sympathique, et on l’appelle « instinct de survie ». C’est la réaction « reptilienne » qui nous fait courir et nous mettre à l’abris, attaquer pour annihiler la source du danger ou nous figer pour que l’animal sauvage passe son chemin.

=> Là, aucune des trois réponses ne fonctionne mais disons que celle consistant à s’isoler les uns les autres et à se laver les mains au gel hydroalcoolique quarante-douze fois par jour est celle qui se rapproche le plus de la fuite – et elle est salutaire.

La seconde peur est celle qui vient de notre mental et elle a plus trait à l’« angoisse ». Elle provient des films que nous pourrions nous faire. Et c’est seulement elle qui est une émotion, et qui s’imprime ensuite dans notre corps (par exemple sous la forme d’un mal de ventre). Nous nous racontons par exemple que cette bête est très dangereuse et méchante alors que finalement, ce n’était qu’un taureau pacifique et qu’il ne s’agissait que de se comporter de la « bonne façon ».

Et vous l’aurez compris, si j’agis sous l’emprise de la seconde peur, de l’angoisse, le taureau va le sentir, et il risquerait de ne plus tout à fait rester tranquille.

La peur attire la menace.

Dans le cas plus précis du COVID-19, c’est juste que mon système immunitaire va baisser la garde à cause du fait que la peur activée par mon mental draine beaucoup d’énergie de mon système. Et je n’ai vraiment pas besoin de ça !

Depuis cet endroit de peur, il n’y a pas de place pour le lien aux autres, encore moins pour l’amour.

La solution à ce dilemme, à cette épreuve d’équilibriste entre d’un côté l’instinct de survie et de l’autre l’ « angoisse », c’est l’amour.

Au-delà du danger, il s’agit d’apprendre à voir le taureau, le tigre ou le virus comme un être digne d’amour.

De même que dans un coeur fermé par la peur, il n’y a pas de place pour l’amour, dans un coeur plein d’amour, il n’y a plus de place pour la peur.

Ce qui m’aide, c’est de voir le COVID-19 comme une magnifique et très intelligente réponse du vivant (de la Terre ?) à une maladie qui n’est pas tant l’humanité que la manière dont elle s’organise désormais à l’échelle mondiale.

Le mal qui habite Gaia n’est pas l’humain mais le capitalisme ultralibéral de la finance mondialisée.

De fait, ce virus nous botte le derrière plus qu’il ne nous tue. Il nous incite – fortement et rapidement – à nous réaligner avec les contraintes physiques de notre maison, en mettant à terre notre économie, source de tous les maux. Il nous force à la pause. Il nous fait prendre, en cette période de carême, une retraite forcée. Il agit sur nous là où aucun scientifique du GIEC, aucun militant écologiste n’a réussi à faire changer notre trajectoire climatique, alors que depuis 50 ans, nous connaissons le danger du réchauffement global et de la croissance économique qui va avec.

Ce virus nous aide à nous reconnecter aux véritables enjeux de notre manière d’habiter la Terre ensemble. Il nous aide à imaginer d’autres possibles. Il nous isole les uns des autres physiquement pour un temps pour mieux repenser notre « être ensemble ». Il nous permet de redéfinir notre manière d’être en connexion les uns avec les autres.

Il nous fait grandir. Il ouvre notre conscience, d’ailleurs, il s’agit du Corona-Virus, ce n’est pas tout à fait un hasard : il agit indirectement sur notre couronne !

Donc, depuis cette vision des choses, je prends au sérieux les mesures de précaution sanitaire qui ont été décidées par le gouvernement sous les conseils des médecins ET EN MEME TEMPS, j’accueille ce nouveau vivant dans mon écosystème, si possible avec gratitude et amour, dans la mesure où j’y arrive, et avec bienveillance avec moi-même si je n’y arrive pas.

Et pour paraphraser Sun Tzu (ou Jacques Brel, tu prends la référence qui te parles le plus) :

Finalement quand l’ennemi,

S’avère plus fort que nous,

On n’a plus que l’amour,

Pour en faire un ami !

Peur, COVID-19 et Amour
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